Notre appel à rejoindre la manifestation du secteur culturel lundi 31 Mars de 10h à 12h place de la Monnaie se veut solidaire des autres secteurs face aux mesures d’austérité prévues, qui toucheront l’ensemble de la société, y compris le monde de la culture. Cette mobilisation soulève plusieurs questions essentielles :
- L’accès pour tous.tes à une culture libre et émancipatrice : Garantir que la culture reste un bien commun accessible à toutes et tous, sans discrimination économique ou sociale.
- Des conditions de travail dignes et l’accès aux pensions possible pour les travailleurs des arts (TDA) : Assurer des conditions de travail et de retraite dignes pour les artistes et professionnels du secteur, malgré la précarité et l’intermittence de leur travail.
- Les conditions d’enseignement artistique : Préserver la qualité et l’accessibilité de l’éducation artistique face aux restrictions budgétaires.
- L’avenir du statut des TDA : Défendre un cadre de protection sociale adapté aux spécificités du métier artistique et empêcher son démantèlement.
2/ Nous insistons sur le fait que le statut des travailleurs des arts (TDA) doit impérativement rester intégré au cadre de la sécurité sociale, y compris pour l’allocation des arts (chômage), et ce, pour plusieurs raisons essentielles :
- Sans cet ancrage dans la sécurité sociale, le statut disparaîtrait faute de financement, mettant en péril la protection des TDA.
- La sécurité sociale garantit un accès effectif à la protection sociale, ce qui inclut les allocations de chômage, les soins de santé et les pensions. Hors de ce cadre, ces droits fondamentaux seraient compromis.
- Le Statut fait suite à une demande du Parlement européen aux Etats membres dont la Belgique afin qu’elle garantisse l’accès à la protection sociale qui n’existe pas sans sécurité sociale (allocations de chômage, soins de santé et accès aux pensions) et juridique
3/ … Le prétexte invoqué pour le supprimer le statut (l’allocation des arts) est qu’au niveau du chômage il y aurait une discrimination insupportable envers les autres travailleurs :
- c’est inexact : l’avis conseil d’état lors de l’élaboration de la loi stipule qu’il n’y a pas d’inégalité de traitement.
- c’est incompréhensible : les conditions de précarité et particulières de notre travail ont été reconnues et décrites en détail tant dans les documents annexant la demande du Parlement Européen et sont sont décrites en détail dans l’exposé des motifs de la loi visant à améliorer le statut des TDA. Comme toute loi, elle fut écrite suite à un débat parlementaire. Les conditions de travail et la précarité de notre secteur n’ont pas changé suite aux élections…
4/ L’intermittence est une contingence inhérente aux métiers artistiques : les travailleurs des arts alternent entre des périodes sous contrat et des périodes de travail invisibilisé, indispensables à la création.
D’autres professions confrontées à des contraintes similaires bénéficient également de réglementations spécifiques pour l’accès au chômage. Par exemple, les pêcheurs en mer du Nord, qui ne peuvent pas exercer leur activité tous les jours en raison des conditions de leur métier, disposent d’un régime adapté.
Il est donc essentiel que cette réalité structurelle des métiers artistiques soit reconnue et protégée dans le cadre de la sécurité sociale, au même titre que d’autres professions soumises à une intermittence de fait.
5/ Les secteurs de la culture et de la création représentent 4,2 % du PIB de l’Union européenne, soulignant leur poids économique considérable. Pourtant, les travailleur·euses des arts (TDA) évoluent trop souvent dans des conditions de précarité.
Pour beaucoup, le statut des arts est nécessaire à leur survie. La crise du COVID-19 a illustré cette fragilité : après la pandémie, de nombreux festivals se sont retrouvés en difficulté, confrontés à une pénurie de technicien·nes qui avaient dû quitter le secteur pour assurer leur subsistance.
Un secteur culturel dynamique ne peut exister sans des conditions de travail décentes pour celles et ceux qui le font vivre.
6/ Les travailleurs des arts sont au centre de la création de richesses. Un vaste écosystème d’activités économiques périphériques dépendent ponctuellement ou régulièrement de leurs activités : salles de spectacle, festivals, bars, restaurants, hôtellerie, transport, impression, communication, etc.
Sans le travail des artistes, technicien·nes et métiers de soutien, ces activités n’existeraient tout simplement pas. Le secteur culturel est un moteur économique majeur, créant de l’emploi et générant des retombées bien au-delà du seul domaine artistique.
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