© Alexander Popelier

Des poèmes de Ginsberg, des écrits de Kerouac et Cassidy, voilà ce qui a inspiré le nouveau projet du pianiste Camille-Alban Spreng. Cette fois, il a invité la chanteuse Nina Kortekaas à déposer sa voix sur des musiques qui vous entrainent là où vous ne pensiez peut-être pas aller. En route.

La musique du dernier projet d’Odil et de son leader Camille-Alban Spreng s’écoute et se vit comme on lit un roman de la Beat Generation. Tout est « normalement étrange », rien n’est interdit et tout a un sens… pour qui sait s’ouvrir à l’inattendu. Envoûtante et déroutante – et obsédante aussi – elle mêle les disciplines allant du jazz au rock en passant par l’électro (via des nappes psychés) et le prog-rock. Non, on ne s’interdit rien, et surtout pas la poésie déclamée-chantée par Nina Kortekaas à la voix spectrale. Le décor harmonique et rythmique est assuré par des saxes aussi rassurants qu’inquiétants et des percussions en décalages maîtrisés. Si l’on semble parfois marcher sur un sol meuble, le groupe place cependant des repères qui rendent encore le voyage plus excitant à chaque pas. Et on finit, de toute façon, par se laisser imprégner par ce jazz psychotrope.


CD ‘Unheimlich’ (W.E.R.F. Records, 09.2023)

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