Nous apprenons avec une grande tristesse le décès de Marc Lints.
Marc Lints était un mélomane averti à l’initiative de la création de notre association et premier président, comme nous le rappelle Charles Loos :
« Lorsque nous avons créé l’association de musiciens Les Lundis d’Hortense, en 1976, nous étions une bande de musiciens venus d’horizons différents, jazz, folk, chanson, rock progressif…, une seule personne était non musicienne : Marc Lints, qui travaillait à l’époque chez Polygram, dans l’industrie du disque. Lors des nombreuses réunions en vue de constituer l’association, puis lorsque celle-ci se mit à exister, la participation assidue de Marc était précieuse, pertinente, efficace : son regard extérieur de non musicien, mais compétent en matière de diffusion culturelle, était bienvenu et son réalisme pratique, teinté parfois de fantasmes sympathiques, nous a souvent éclairés, encouragés. C’est donc tout naturellement qu’il est devenu le premier président des Lundis d’Hortense »
Nous sommes reconnaissants pour son dévouement et nous présentons nos plus sincères condoléances à tous ses proches.
En sa mémoire, nous vous invitons à remonter le temps, à redécouvrir les traces du passé avec ce témoignage que Marc nous a laissé en 2016 :
« A la création des Lundis d’Hortense en 1976, les musicien(ne)s ne sont pas les seuls à s’organiser pour exister, pas pour revendiquer ou contester, non. Pour faire entendre leurs musiques. Et tout autour, ce sont les Maisons médicales, Aimer à l’ULB, les droits de l’homme et la journée de la femme, les festivals d’Amougies et de l’île de Wight… Enfants du Flower Power et de mai 68, ils pratiquent la démocratie culturelle version libertaire et les conseils d’administration animés en sont l’exemple. La vie au sein de ce collectif aux égos bien affirmés n’a pas été de tout repos et comme Président, j’ai essayé d’atteindre les objectifs fixés en gardant ouverte la confrontation démocratique, sans coup d’état, ni putsch.
Premier objectif : organiser nos concerts et ensemble présenter au public cette « nouvelle » musique que Marc Moulin a dénommée « 3èmes Musiques ». L’occasion en est donnée par le journal « Notre temps » qui, à l’instar de nombreuses publications, accompagne le mouvement. C’est donc un concert de soutien des Lundis d’Hortense à « Notre temps » dans les (petites) Halles de Schaerbeek. Succès, plein de monde, faut dire que chaque groupe amène son public et qu’il reste pour écouter tous les concerts.
S’en suivent et dans le désordre, un festival dans les studios cinéma de Pierre Levie, un festival à Louvain-la Neuve où grâce à la nombreuse instrumentation féminine requise pour « In C » de Terry Riley, à l’initiative de Vincent Kenis, on n’est pas loin de la parité H/F. Et 3 mois de festival d’été à Infor J (Ancienne Maison de la Presse à Bruxelles) et 2 Temps des cerises (Floreffe) et et… Autre objectif : le statut du musicien. Interrogés, les syndicalistes de la FGTB ont une seule réponse « engagez-les, ils auront donc un statut ». Et depuis lors rien, nada, schnol.
Enfin, la reconnaissance par les pouvoirs publics. La rencontre avec Marcel Hicter, directeur général de la jeunesse et des loisirs au ministère de l’Éducation nationale et de la culture, est décisive, même s’il a fallu du temps pour concrétiser cette reconnaissance. Et quelques couacs, dont la remarquable prestation du Père Pakkenstoel (alias Marc Hérouet) devant le Ministre François Persoons dans l’interprétation du « Reliquaire des braves » et le départ bruyant dudit Ministre « je ne donne pas d’argent à ces petits cons ». Jean-Louis Rassinfosse raconte cet épisode glorieux avec gourmandise, demandez-le-lui.
Il reste encore à envoyer les musiciens à l’étranger et l’occasion en est donnée par Freddy Deronde qui a reçu une invitation du festival de Jazz de Cascais (Portugal) pour des jazzmen belges. Les Affaires Etrangères ont un budget pour financer les déplacements de musiciens belges et c’est une chasse gardée de Lola Bobesco, mais rien n’empêche de répondre présent. Le Conseil d’Administration valide le choix de Philip Catherine pour nous représenter. Et suivent le Sénégal, la semaine du Jazz belge à Paris… et la venue de Claude Nobs au festival de Jazz à WSP, à l’invitation de Michel Herr, un grand moment… »
Les obsèques auront lieu ce samedi 19 octobre à 09h45 (accueil 09h30) au Crématorium d’Uccle, avenue du Silence 61.
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